Signes et symptômes de l’AVC

La physiopathologie de l’accident vasculaire cérébral

Pour fonctionner, le cerveau a besoin d’un apport de sang qui apporte de manière constante l’oxygène et le glucose aux cellules cérébrales. Toute réduction brutale du flux sanguin cérébral se traduit par une souffrance du parenchyme cérébral situé en aval de la circulation sanguine interrompue. Pour s’adapter à la baisse ou à l’interruption du flux sanguin, l’organisme dispose de réseaux de suppléance qui permettent d’alimenter les cellules cérébrales privées de sang artériel. La vitesse de la mort cellulaire neuronale dépend de la qualité de ce réseau et de sa mise en jeu. Environ chaque minute d’ischémie correspond à la perte de 2 millions de neurones.

Il existe deux mécanismes responsables de la baisse brutale du flux sanguin :

  • Une obstruction par un caillot sanguin, un embole, ou la chute de la perfusion sanguine par chute de la tension artérielle
  • Une hémorragie par rupture le plus souvent d’un vaisseau sanguin cérébral

Les signes cliniques dépendent aussi du mécanisme en cause de l’AVC.

 

Les symptômes d’accident vasculaire cérébral

La symptomatologie de l’AVC s’installe habituellement de manière subite. Le caractère soudain des manifestations neurologiques est caractéristique de l’AVC. Cependant, ces signes qui s’installent de manière soudaine diffèrent en fonction de la localisation de l’accident vasculaire cérébral, de son mécanisme et son étendue dans le cerveau.

La symptomatologie typique de l’AVC regroupe ainsi une triade caractéristique :

  • Un déficit neurologique (moteur, sensitif, oculaire, etc.)
  • Un début brutal. Il n’existe pas de signes avant-coureurs et les symptômes sont tout de suite d’intensité maximale
  • Des signes neurologiques focaux. En d’autres termes, les signes cliniques correspondent à une zone cérébrale bien déterminée et ne sont pas généraux. Ainsi on observera un déficit souvent au niveau d’un hémicorps. Il est à noter que l’évolution de l’AVC peut être marquée par une aggravation ultérieure et qui pourrait se traduire par des signes neurologiques plus généraux.

Les signes déficitaires de l’AVC dépendant de la circulation sanguine cérébrale touchée (circulation antérieure ou circulation postérieure)

Les trois principaux symptômes sont :

  • Une paralysie faciale d’un côté du visage : l’hémiface semble être affaissé. La commissure labiale est déviée, les rides sont effacées du côté paralysé et la tête et les yeux dévient vers le côté atteint. Devant ces signes, il faut demander au patient de sourire. Si on remarque une asymétrie du sourire avec les deux côtés qui bougent de manière différente, il faut appeler les secours en urgence.
  • Un déficit moteur : une baisse de la force d’un bras, d’une jambe ou de toute une partie du corps (hémi corporelle). Le patient est incapable ou éprouve des difficultés à soulever ou à bouger le membre concerné. Cette situation peut être plus grave avec une hémiplégie soudaine.
  • Une aphasie : elle va de la difficulté à trouver ses mots à l’incapacité totale de parler. Le patient peut éprouver des difficultés pour articuler ses mots

Les autres symptômes sont :

  • Une céphalée (mal de tête) explosive et diffuse sur tout le crâne et pouvant être accompagnée de vomissements
  • Une cécité monoculaire : baisse brutale de la vision d’un œil
  • Une hémianopsie latérale homonyme : perte de la vison dans deux hémichamps visuels des deux yeux. Par exemple, le patient ne voit plus des deux côtés droits ou gauches des deux yeux.
  • Une héminégligence : Le patient néglige le côté controlatéral à la zone cérébrale touchée par l’accident vasculaire. C’est comme s’il dénie complètement ce côté.
  • Un syndrome cérébelleux : il désigne un ensemble de signes neurologiques dus à une atteinte du cervelet. Il comprend des troubles de l’équilibre avec une démarche ébrieuse, des vertiges, et des troubles de la coordination des mouvements.
  • Des troubles sensitifs au niveau d’une partie du corps avec sensation de fourmillements, baisse de la sensibilité au niveau du bras ou de la jambe
  • Un état confusionnel soudain caractérisé par une difficulté à parler ou à comprendre la parole ou les gestes des autres. Le patient est parfois comme déconnecté du monde et de son entourage et semble être perdu.
  • Un état de fatigue soudain général, étourdissements soudains ou chute

Il existe des symptômes moins fréquemment observés en cas d’accident vasculaire cérébral :

  • Une perte de connaissance totale ou évanouissement
  • Une sensation d’essoufflement soudain, une pâleur
  • Un changement soudain de comportement
  • Un état d’irritation de survenue brutale
  • Des hallucinations
  • Un hoquet
  • Un coma d’emblée

L’acronyme FAST permet de se rappeler des signes d’alerte faisant craindre la survenue d’un accident vasculaire cérébral :

F (Face ou visage) : demander à la personne de sourire afin de vérifier le mouvement de la commissure labiale

A (Arms ou bras) : demander à la victime de lever les deux bras et voir s’il y en a un qui tombe par manque de force

S (Speech ou langage) : demander à la victime de répéter une phrase et voir comment elle prononce les mots et sur quel ton

T (Time ou temps) : une personne qui remarque ces symptômes doit immédiatement composer le 15.

 

L’accident ischémique transitoire (AIT)

L’AIT ou accident ischémique transitoire se produit lorsque l’interruption du flux sanguin cérébral survient de manière transitoire. L’obstruction sanguine se résout par elle-même au bout de quelques minutes et l’irrigation sanguine du cerveau revient à la normale. Les signes cliniques disparaissent sans laisser de séquelles.

Les signes d’un AIT sont identiques à ceux qui surviennent au cours d’un AVC, sauf qu’ils durent peu de temps. Cependant ceci n’enlève rien à la gravité de cet accident cérébral malgré le fait qu’il soit provisoire. En effet, il signe que la victime présente un problème quelconque qui doit être pris en charge très rapidement afin d’éviter la survenue d’un AVC constitué avec des séquelles à long terme.

La prise en charge des AVC et des AIT se fait dans des Unités Neurovasculaires.

 

L’Unité neurovasculaire, c’est quoi ?

L’AVC est un problème de santé publique avec une victime toute les 4 minutes en France et sa prise en charge demande une urgence extrême pour pouvoir bénéficier de la fibrinolyse. Cette dernière réalisée dans les délais recommandés permet de réduire le taux de mortalité et d’améliorer le pronostic sur le long terme.

Au mieux, tout accident vasculaire cérébral devrait être pris en charge en UNV. A défaut, les victimes sont prises en charge en service d’urgences disposant d’une équipe médicale qui maîtrise bien les techniques de fibrinolyse. Cette équipe interviendrait en coordination avec une UNV par télémédecine.

Les UNV sont des structures spécialisées dans la prise en charge des AVC et qui disposent d’un plateau technique avec tous les moyens nécessaires à une prise en charge en extrême urgence. Le personnel soignant et médical qui travaille au sein de ces structures est aussi spécialisé et formé dans la prise en charge des AVC. L’apport de ces unités a permis d’améliorer de façon notable le pronostic des AVC en France.

Trouver un Ehpad