Définition incontinence

Quels sont les signes de découverte de l’incontinence urinaire ?

Parfois passagère comme au cours de la grossesse, l’incontinence urinaire n’est pas une maladie au vrai sens du terme. C’est une manifestation d’une anomalie du système urinaire. Généralement, les patients consultent lorsque les signes persistent pendant plusieurs  mois avec une conséquence sur les activités de la vie quotidienne comme redouter les fous rires ou les efforts de toux surtout en dehors de chez soi. La plupart des diagnostics d’incontinence urinaire se font chez le  médecin généraliste qui recueille ainsi les signes de gêne de son patient. Les premiers signes d’une incontinence urinaire sont représentés par des fuites involontaires d’urines au cours de certaines situations soudaines comme les efforts de toux, les éternuements et les rires. Le patient peut aussi consulter pour une impériosité mictionnelle persistante d’emblée.

 

Comment se fait le diagnostic d’incontinence urinaire ?

Lors de la consultation médicale, le médecin commence par recueillir des informations concernant la gêne du patient en procédant à un interrogatoire complet. Parmi les éléments importants rapportés lors de l’interrogatoire : la plainte de la personne, la fréquence des épisodes de perte urinaire involontaire et de mictions par jour, la présence ou pas d’autres signes urinaires (brûlures mictionnelles, douleurs lors de la miction), la quantité de liquide consommée par jour (recherche d’un syndrome de polyurie-polydipsie caractéristique du diabète), etc. Il recherchera aussi les antécédents médicaux et chirurgicaux personnels et familiaux du patient.

L’objectif de cet interrogatoire serait non seulement de confirmer le diagnostic d’incontinence urinaire mais aussi d’éliminer d’autres diagnostics qui peuvent être pris à tort pour une incontinence urinaire vraie alors qu’il s’agit d’une infection urinaire ou d’un diabète. De plus les éléments de l’interrogatoire permettent d’orienter vers une cause du trouble (antécédents et accidents gynécologiques, traitement médicamenteux, antécédents de chirurgie pelvienne).

Ensuite la deuxième étape consiste en un examen physique complet du patient.

L’examen clinique permet de rechercher surtout :

  • un prolapsus uro-génital caractérisé par une descente des organes pelviens
  • une anomalie prostatique chez l’homme
  • un globe vésical qui est une rétention urinaire aiguë
  • des troubles neurologiques qui peuvent être le signe d’une maladie neurodégénérative

Dans le cas de suspicion d’une incontinence urinaire d’effort, le médecin pratique la manœuvre de Bonnet qui consiste à déclencher la fuite urinaire chez la patiente vessie pleine lors d’un effort de toux et d’essayer de la stopper grâce à la manœuvre (réalisée par toucher vaginal).

D’autres examens complémentaires sont généralement demandés dans le cadre de l’exploration d’une incontinence urinaire :

  • Analyse urinaire : elle permet de détecter des signes d’infection urinaire, des traces de sang ou autres anomalies
  • Mesure du résidu post-mictionnel : à l’aide d’une échographie, on calcule la quantité d’urine résiduelle après une miction complète
  • Cystoscopie : permet de voir la vessie de l’intérieur afin de détecter certaines lésions.
  • Échographie de la vessie et des voies urinaires
  • Bilan urodynamique : cet examen permet d’explorer le fonctionnement de la vessie

Cet ensemble d’examens est aussi associé à une évaluation du retentissement de l’incontinence urinaire sur la vie quotidienne du patient. Ce faisceau d’éléments recueillis permet ensuite de pouvoir proposer au patient la prise en charge adaptée.

 

Evolution de l’incontinence urinaire

L’évolution de l’incontinence urinaire est variable d’une personne à une autre et dépend du type d’incontinence et de son degré de gravité. Des complications peuvent survenir telles que l’infection urinaire (en raison de la vidange incomplète de la vessie au cours de la miction), l’irritation périnéale à cause de la fréquence des passages aux toilettes, etc. Le retentissement psychologique de ce trouble sur la personne doit aussi être évalué et pris en compte dans la décision thérapeutique.

 

Quels sont les différents types d’incontinence urinaire ?

L’incontinence urinaire n’est pas une maladie en elle-même mais un trouble qui peut être lié à différentes maladies.

1-L’incontinence urinaire d’effort 

C’est le type le plus courant d’incontinence urinaire. Il est plus fréquent chez les femmes âgées et est caractérisé par une perte involontaire d’urines lorsque la pression abdominale au cours de certaines situations (toux, rires) est supérieure à la capacité de fermeture du sphincter urétral qui maintient la vessie fermée en raison d’une faiblesse du plancher pelvien. Cette incontinence urinaire peut être légère, modérée ou sévère.

2- L’incontinence  liée à une vessie neurologique

Le syndrome de vessie hyperactive ou neurologique est un autre type d’incontinence urinaire touchant les hommes et les femmes. La personne affectée se trouve prise par une impériosité urinaire l’obligeant à aller en urgence aux toilettes. Cette envie soudaine d’uriner est causée par une hyperactivité neurologique, les muscles de la vessie se contractent alors que la vessie n’est pas complètement pleine. La fréquence des mictions sur 24 heures est nettement augmentée. Ce trouble peut être primaire (anomalie neurologique vésicale pure) ou secondaire (liée à une maladie neurologique plus générale).

3- L’incontinence urinaire mixte 

Les 2 troubles peuvent coexister chez une même personne dans le cadre d’une IU mixte.

4- L’incontinence urinaire par regorgement

C’est la forme d’incontinence urinaire la plus fréquente chez l’homme. Elle est liée à un trop plein de la vessie soit en raison d’une production anormalement augmentée d’urines ou en raison d’une anomalie de la vessie ou des tissus environnants qui empêche sa vidange et son bon fonctionnement. Ceci se rencontre chez l’homme en cas d’augmentation du volume de la prostate.

5- L’incontinence urinaire fonctionnelle

Elle est liée à une déficience mentale ou physique empêchant la personne d’aller aux toilettes à temps, ce qui entraîne des fuites urinaires.

 

Les causes et les facteurs de risque de l’incontinence urinaire

L’incontinence urinaire temporaire peut être entraînée par certains facteurs :

  • Les médicaments, les boissons ou aliments à effet diurétique : alcool, boissons gazeuses, aliments riches en sucres, médicaments anti-hypertenseurs
  • Une infection urinaire
  • Une constipation

L’incontinence urinaire persistante peut être causée par certaines situations ou maladies :

  • La grossesse
  • L’accouchement
  • L’avancée en âge
  • La ménopause
  • L’hystérectomie
  • Une hypertrophie bénigne de la prostate
  • Un cancer de la prostate
  • Une tumeur au niveau des voies urinaires
  • Une maladie neurologique

Certains facteurs augmentent le risque de développer une incontinence urinaire :

  • Le sexe féminin
  • L’âge avancé
  • Le surpoids
  • Le tabagisme
  • Les antécédents familiaux d’incontinence urinaire par vessie hyperactive
  • Le diabète et certaines maladies neurologiques

Les symptômes de l’incontinence urinaire 

L’incontinence urinaire peut être décelée par des fuites urinaires occasionnelles et mineurs ou encore des fuites modérées à importantes. Lorsque la personne présente une incontinence urinaire à l’effort, cette dernière présente une fuite urinaire lorsque la pression abdominale augmente lors de certaines situations comme les efforts de toux, les éternuements ou encore les rires. Faire de l’exercice ou soulever un objet lourd peut aussi déclencher les fuites urinaires. L’incontinence urinaire par impériosité se présente comme une envie soudaine et intense d’uriner suivie d’une perte involontaire d’urines. Au cours d’une incontinence urinaire par regorgement, des gouttes d’urines fréquentes et constantes se font sentir en raison d’une vessie pleine qui ne se vide pas complètement. L’incontinence urinaire fonctionnelle est représentée par une déficience mentale ou physique qui empêche la personne de se rendre aux toilettes à temps, ce qui déclenche les fuites urinaires.

 

La prise en charge thérapeutique de l’incontinence urinaire

La prise en charge thérapeutique de l’incontinence urinaire diffère d’une personne à une autre selon la gravité et le degré de l’incontinence urinaire et son impact sur la qualité de vie du patient. Parfois on peut recourir à plusieurs traitements associés. En cas de maladie  sous-jacente  causant l’incontinence urinaire (diabète, maladie neurologique), la prise en charge de la pathologie primaire doit être assurée au premier plan. On commence toujours par proposer les traitements les moins invasifs.

Il existe plusieurs volets de traitements et le choix doit se faire après discussion avec le médecin :

– les techniques comportementales

– les exercices musculaires du plancher pelvien

– la stimulation électrique

– les médicaments

– les équipements médicaux

– les thérapies interventionnelles

– les techniques chirurgicales

– les coussinets et cathéters absorbants

 

Comment accompagner un proche atteint d’incontinence urinaire ?

L’incontinence urinaire impacte fortement l’image de soi chez la personne atteinte. c’est aussi un sujet encore tabou chez beaucoup de personnes qui doit être abordé de manière délicate et discrète. Il est aussi indispensable de dédramatiser la situation. Si vous avez un proche atteint d’incontinence urinaire, voici quelques directives afin de l’accompagner de la meilleure manière :

– Adapter la consommation de liquides (ni trop peu, ni pas assez). Si les fuites surviennent plutôt la nuit et empêchent la personne de dormir, il est alors important de diminuer la consommation de liquides pendant la soirée.

– Réduire la consommation de café et d’alcool qui augmentent la production d’urines.

– Suivre une alimentation équilibrée riche en fibres afin d’éviter la constipation qui peut encore aggraver l’incontinence urinaire.

– Mettre en place un rythme pour aller aux toilettes à heures fixes afin d’habituer la vessie.

– Faciliter l’accès de votre proche aux toilettes, y compris en lui procurant les aides nécessaires pour se déplacer.

– Recourir à des protections lorsque l’incontinence urinaire impacte fortement la qualité de vie et l’état psychique de la personne

– Proposer les solutions thérapeutiques adaptées en discutant avec le médecin tout en privilégiant les techniques les moins invasives.

– Apporter le soutien psychologique en discutant avec votre proche sur ses craintes et ses aspirations et l’aider à renforcer son estime de soi en lui proposant des activités intéressantes adaptées.

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