Les symptômes de l’incontinence

L’incontinence urinaire à l’effort

C’est le type d’incontinence urinaire le plus fréquent. Il concerne plus souvent les femmes d’un certain âge et se traduit par des fuites urinaires involontaires déclenchées lorsque la vessie est soumise à une pression supplémentaire comme lors de la toux, des éternuements, le rire, l’exercice physique ou des efforts de soulèvement d’objets lourds. Généralement, la quantité d’urines qui fuit est faible mais elle peut augmenter en fonction du degré de remplissage de la vessie. Cette condition est assez fréquente chez les femmes enceintes à partir du deuxième trimestre en raison de la pression exercée par le fœtus sur la vessie et le relâchement hormonal des muscles lisses.

 

L’incontinence urinaire par impériosité

Ce trouble appelé aussi vessie neurologique ou hyperactive entraîne des envies pressantes et incontrôlables d’uriner alors que la vessie n’est pas pleine. Si la personne se trouve loin des toilettes, la libération d’urines se produit peu de temps après le début de la sensation impérieuse d’uriner, soit généralement de quelques secondes. Cette impériosité mictionnelle peut aussi être déclenchée par certaines situations telles qu’un changement rapide de position, le bruit de l’eau et même lors des rapports sexuels. Cette hyperactivité vésicale entraîne des mictions plus fréquentes y compris dans la nuit. Cette situation peut se compliquer par une irritation périnéale en raison de la fréquence du passage aux toilettes ainsi que de troubles du sommeil.

 

L’incontinence urinaire mixte 

Dans ce cas, la personne présente les signes des deux troubles précédemment décrits de manière concomitante.

 

L’incontinence urinaire par regorgement

Ce type d’incontinence urinaire est également appelée rétention urinaire chronique et se produit lorsque la vessie ne peut pas se vider complètement en raison d’un obstacle à l’écoulement des urines ou d’un dysfonctionnement vésical. La vessie se trouve alors dilatée remplie d’urines ce qui fait la fait déborder par un effet de trop plein. Ceci se retrouve généralement chez les hommes souffrant d’une augmentation de la taille de la glande prostatique et qui présentent d’autres signes urinaires.

En cas d’incontinence urinaire par regorgement, la fuite de gouttelettes d’urines est continue tout au long de la journée. Il existe aussi une sensation de vessie non complètement vidée après les mictions et des difficultés urinaires.

 

L’incontinence urinaire totale

Cette situation se retrouve dans les cas d’anomalies congénitales ou de lésions vésicales ou neurologiques graves. La vessie n’a pas la capacité de stocker les urines, ce qui fait qu’elle laisse fuir des urines toute la journée de manière continue.

 

Les traitements de l’incontinence urinaire

Le traitement de l’incontinence urinaire dépend de  son type et de la gravité des symptômes. Les répercussions sur la vie sociale et les activités quotidiennes du patient sont à prendre en compte et les traitements non invasifs sont privilégiés. Si l’incontinence urinaire est secondaire à une pathologie (sclérose en plaque, adénome prostatique), le traitement de la maladie causale peut suffire pour guérir l’incontinence urinaire. Dans d’autres cas le traitement de l’incontinence urinaire doit être associé au traitement de la pathologie primaire.

 

1- Le traitements non chirurgicaux

Les traitements privilégiés et qui ne comportent  ni médicaments ni  geste chirurgical sont basés sur :

– Le changement du mode de vie : limiter la consommation de caféine (thé, café, cola), adapter la quantité de liquide consommée par 24 heures, prise en charge d’un surpoids

– L’entraînement musculaire du plancher pelvien (exercices de Kegel)

Les muscles du plancher pelvien permettent de soutenir la vessie et les autres organes intra-pelviens. Une faiblesse de ces muscles est l’une des causes de l’incontinence urinaire. Dans cette situation, il est recommandé de suivre une rééducation afin de les renforcer chez un spécialiste.

– La stimulation électrique

Une petite sonde est insérée au niveau du vagin ou dans l’anus (chez les hommes) et transmet un courant électrique qui permet de renforcer les muscles du plancher pelvien. Cette méthode peut être utilisée dans le cas où le patient n’arrive pas à contracter les muscles du plancher pelvien par les exercices.

– Le biofeedback

– L’entraînement de la vessie

C’est l’un des premiers traitements proposés dans les cas d’incontinence urinaire par vessie hyperactive.

Il peut être combiné à  un entraînement des muscles du plancher pelvien en cas d’incontinence urinaire mixte.

Son but étant d’apprendre  des techniques pour augmenter la durée entre la sensation mictionnelle impérieuse et la miction.

– Les mesures associées : produits destinés à l’incontinence urinaire

Bien que ces produits ne permettent pas de traiter les signes d’incontinence urinaire, leur usage aide à améliorer le confort du patient. Ils sont utiles pour gérer cet état en attente d’une évaluation par un médecin ou d’un traitement adapté. Ils comprennent  les produits absorbants et les protections, les urinoirs portables, le cathéter, etc.

Dans le cas où les mesures précédentes ne parviennent pas à résoudre le problème, un acte chirurgical devrait être envisagé. Les médicaments sont utilisés en cas de contre-indication chirurgicale ou de refus du patient de passer par le bloc opératoire.

La duloxétine (médicament antidépresseur) peut alors être prescrite pour améliorer le tonus musculaire de l’urètre  afin de le garder bien fermé. Une évaluation au bout de 2 à 4 semaines permet de vérifier l’efficacité du traitement et la survenue éventuelle d’effets secondaires..

Les effets secondaires possibles de la duloxétine peuvent inclure : la nausée, une sécheresse de la bouche, une constipation. L’arrêt du traitement se fait de manière progressive en suivant la prescription du médecin.

Les antimuscariniques  (oxybutynine, toltérodine,  darifénacine)sont prescrits dans le cas d’une incontinence urinaire par impériosité en cas d’échec des techniques d’entraînement vésical. Les effets secondaires possibles des anti-muscariniques comprennent: une sécheresse de la bouche, une constipation, une vision floue, une fatigue extrême. Rarement, ils peuvent être responsables d’un glaucome  à angle fermé (augmentation de la pression oculaire). Le traitement soit être évalué sur son efficacité et les effets secondaires éventuels.

Le Mirabegron peut aussi être indiqué en cas d’échec des anti-muscariniques ou d’effets secondaires importants. Ce médicament favorise  la relaxation du muscle de la vessie, ce qui aide la vessie à se remplir et à stocker l’urine. Ses effets secondaires possibles sont : les infections urinaires,  une arythmie cardiaque ou une tachycardie (rythme cardiaque rapide), des palpitations, une éruption cutanée et des démangeaisons.

La desmopressine à faible dose peut être utilisée pour traiter la nycturie, qui est le besoin fréquent de se lever pendant la nuit pour uriner, en aidant à réduire la quantité d’urine produite par les reins.

 

2- Les traitements chirurgicaux

la bandelette TVT® (« Tension-free Vaginal Tape » en anglais)

Cette technique consiste à mettre en place par voie vaginale une bandelette en prolène  attachée à 2 aiguilles sous l’urètre qui permet d’évacuer les urines de la vessie vers l’extérieur. Cette intervention permet de soulager l’incontinence urinaire d’effort. Un contrôle par endoscopie permet de vérifier le bon emplacement de la bandelette. Les suites de cette intervention restent simples malgré les quelques points de suture obligatoires (une incision au niveau du vagin et deux incisions cutanées).

– Reemex (REgulation MEcanique Externe)

C’est un nouveau système qui permet de pallier à une rétention éventuelle en améliorant parallèlement la continence urinaire. Le système vari-tenseur du dispositif permet de varier la tension de la bandelette après l’intervention chirurgicale

D’autres gestes chirurgicaux peuvent être envisagés dans le cadre de l’incontinence urinaire et doivent être discutés au cas par cas : ballons de compression urétraux, agents comblants péri-urétraux, sphincter urinaire artificiel.

Les techniques chirurgicales sont nombreuses pour traiter l’incontinence urinaire, mais l’important est de discuter avec son médecin sur le traitement adapté en privilégiant les traitements simples non invasifs et en prenant en compte tous les facteurs qui varient d’un patient à un autre.

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