Définition ostéoporose

Les fractures causées dans le cadre d’une ostéoporose peuvent être graves, entraînant des douleurs chroniques, des incapacités, une perte d’autonomie chez la personne voire sa mort prématurée. En cas de fracture au niveau de la colonne vertébrale, une perte de la hauteur des vertèbres ou un changement de leur forme peuvent s’en suivre avec comme conséquence une modification de la posture, une diminution de la taille ou une déformation de la colonne vertébrale. 50% des personnes ayant une fracture en raison d’une ostéoporose auront une deuxième fracture. c’est ce qu’on appelle dans le jargon médical « la cascade des fractures». Les circonstances de découverte sont les plus fréquemment retrouvées sont:

  • bilan de fracture survenant sur un traumatisme mineur.
  • douleur dorsale soudaine sévère et inexpliquée durant plusieurs semaines
  • perte de la hauteur de plus de 3 cm
  • déformation de la colonne vertébrale

 

Comment faire le diagnostic

Le diagnostic d’ostéoporose se fait sur le recueil des renseignements et antécédents médicaux de la personne, un examen clinique minutieux et la réalisation de certains examens complémentaires spécifiques pour le diagnostic de l’ostéoporose.Le médecin commence par poser à la personne une série de questions sur ses facteurs de risque, ses antécédents médicaux, les fractures anciennes ou actuelles et la prise de certains médicaments.Certains éléments peuvent faire suspecter la présence d’une ostéoporose: une fracture sur accident mineur, l’âge et les facteurs de risque.

Suite à cela, le praticien demande des examens complémentaires plus poussés :

  • radiographies
  • bilan biologique sanguin
  • ostéodensitométrie osseuse: la mesure de la densité osseuse est un outil capital pour le diagnostic de l’ostéoporose. C’est un test rapide indolore permettant de mesurer la densité osseuse au niveau de de la colonne vertébrale, de la hanche et des os les fréquemment touchés en cas d’ostéoporose. Le résultat est exprimé en T-Score.

Ce score permet de classer les personnes explorées selon des catégories de la classification OMS :

  • T-Score supérieur à -1 DS: densité osseuse normale.
  • T-Score entre -2,5 et -1 DS: ostéopénie (diminution de la densité osseuse)
  • T-Score inférieur ou égal à -2,5 DS: ostéoporose densitométrique
  • T-Score inférieur ou égal à -2,5 DS avec une ou plusieurs fractures osseuses: ostéoporose maladie

On souligne que cette mesure de la densité osseuse n’est pas suffisante à elle seule pour dire si la personne a effectivement une ostéoporose maladie ou pas. Une densitométrie anormale (ostéoporose densitométrique) doit être combinée à un ou plusieurs facteurs de risque ainsi qu’à une ou plusieurs fractures pour pouvoir affirmer que la personne souffre d’une ostéoporose maladie et pouvoir lui prescrire le traitement adapté.

 

Evolution de la maladie

Le traitement de l’ostéoporose vise en premier lieu à permettre au patient d’éviter la survenue de fractures osseuses dite de «fragilité». L’ostéoporose peut être bien contrôlée grâce à un traitement médical adapté, à une bonne hygiène de vie et des contrôles médicaux réguliers. Dans les cas d’ostéoporose non  contrôlée de manière totale ou ostéoporose sévère, certaines complications peuvent survenir :

  • fractures vertébrales avec tassements vertébraux et baisse de la taille de la personne atteinte de plusieurs centimètres
  • courbure dorsale
  • fracture de la hanche (col du fémur) à la suite d’une chute
  • fracture du poignet
  • fracture au niveau de l’épaule

 

Les causes et facteurs de risque

Il existe plusieurs facteurs qui augmentent le risque d’ostéoporose :

1- le sexe : Nous savons bien que les femmes sont plus à risque que les hommes de souffrir d’ostéoporose. En effet, les os des femmes sont moins épais que ceux des hommes. De plus, à la ménopause avec le déclin rapide de la production des hormones féminines, les œstrogènes, hormones protectrices des os, ces derniers commencent à perdre du calcium et d’autres minéraux beaucoup plus rapidement. Cette perte osseuse est estimée à 2% par année après la ménopause.

2- l’âge : plus on avance dans l’âge plus le risque d’ostéoporose est grand.

3- les antécédents familiaux : c’est un facteur très important. Avoir un parent souffrant d’ostéoporose est un signe de faible densité osseuse dans la famille.

4- La prise de médicaments corticostéroïdes : ces derniers sont généralement prescrits au long cours pour traiter certains états chroniques comme la maladie asthmatique, la polyarthrite rhumatoïde, etc.

5- le faible niveau hormonal : la ménopause précoce chez la femme et l’insuffisance hormonale chez l’homme sont des facteurs favorisant la survenue d’une ostéoporose.

6- maladies intestinales entraînant une baisse de l’absorption des minéraux: ex :maladie cœliaque

7- affections de la glande thyroïde ou des parathyroïdes

8- certains médicaments antiépileptiques, pour le traitement du cancer du sein ou de la prostate, des antidépresseurs

9- facteurs liés au mode de vie : tabagisme, consommation importante d’alcool, peu ou pas d’activité physique, obésité,etc.

 

Les principaux symptômes

Comme expliqué précédemment, l’ostéoporose est une maladie silencieuse. En d’autres termes, elle se manifeste par les conséquences de la baisse de la densité osseuse. Le tableau typique étant celui d’une femme en post-ménopause qui se présente soit avec une fracture (poignet, col du fémur) suite à un traumatisme mineur soit avec une douleur lombaire ou dorsale inexpliquée. Un autre symptôme aussi souvent trouvé à la découverte de la maladie qui est la diminution de la taille de la personne de quelques centimètres avec ou non apparition d’une déformation vertébrale (cyphose).

 

Comment traiter l’ostéoporose

Le traitement de l’ostéoporose est basé sur une approche globale visant à éviter de nouvelles fractures à la personne atteinte ainsi qu’à un renforcement des os avec le temps. Ainsi un apport suffisant en vitamine D, en calcium est autres minéraux doit être premièrement assuré grâce à une supplémentation vitamino-calcique. Une bonne hygiène de vie et la pratique d’une activité physique jouent aussi un rôle capital dans la prise en charge préventive de cette maladie. Il faut veiller aussi à éviter les chutes chez la personne atteinte, voire à utiliser des protecteurs de hanche en cas de risque élevé. La kinésithérapie peut aussi avoir sa place dans cette démarche globale.

Les médicaments pour traiter l’ostéoporose : ces derniers visent à augmenter l’activité des ostéoblastes (cellules osseuses responsables de la formation des os) et à baisser celle des ostéoclastes (cellules osseuses responsables de la résorption osseuse).

  • les bisphosphonates : ils permettent d’augmenter la densité osseuse d’environ 4 à 8 % au niveau de la colonne vertébrale et entre 1 et 3 % dans la région de la hanche sur les 3 à 4 premières années de traitement. Ceci permet de réduire le risque de fractures chez la personne.
  • le traitement hormonal substitutif de la ménopause est de moins en moins utilisé dans le cadre du traitement de l’ostéoporose en raison des risques à long terme (cancer du sein, embolie pulmonaire, risque cardio-vasculaire).
  • le ranélate de strontium (Protelos) est réservé à certaine situations sévères depuis le rapport de réévaluation l’ANSM en 2014.
  • le tériparatide : il stimule la formation osseuse en mimant l’action de la parathormone.
  • le denosumab (Prolia) : il inhibe l’activité des ostéoclastes (cellules osseuses responsables de la résorption osseuse).

 

Comment accompagner un proche atteint d’ostéoporose

L’ostéoporose est une maladie osseuse qui peut être responsable de plusieurs complications (fractures, diminution de la taille, déformations osseuses) voire d’une perte de l’autonomie de la personne lorsqu’elle est mal prise en charge. En accompagnant un proche atteint de cette pathologie il est important de lui assurer les aides nécessaires pour lui éviter les chutes et les traumatismes surtout en cas d’ostéoporose sévère. Il est aussi très important de veiller à ce que son alimentation soit équilibrée, diversifiée et surtout riche en calcium.

La pratique d’une activité physique régulière est capitale pour la personne atteinte d’ostéoporose, et c’est pour cette raison qu’il est important d’accorder une heure par jour pour l’accompagner à la marche surtout si elle est âgée.

Un soutien psychologique est indispensable vu que cette maladie peut générer une sorte d’anxiété surtout chez les personnes âgées. Ces dernières auront tendance à limiter leurs déplacements ou à rester plus longuement assises ou couchées par peur de la chute, ce qui majore réellement leurs problèmes puisque l’alitement est un facteur qui favorise la résorption osseuse.

Trouver un Ehpad