Les facteurs de risques et les causes de l’ostéoporose

Les facteurs de risque non modifiables

L’âge supérieur à 55 ans :

90 %des fractures de hanche surviennent chez des personnes âgées de 50 ans ou plus. Cela s’explique en partie par la baisse de densité minérale osseuse (DMO). En outre, l’âge peut représenter un facteur de risque de fractures indépendamment de la densité minérale osseuse. En d’autres termes,les personnes âgées ayant une DMO normale sont plus à risque de fractures que les personnes plus jeunes.

Le sexe :

L’ostéoporose peut survenir  aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Mais, ces dernières présentent un risque plus élevé de survenue de  la maladie en raison de leur terrain hormonal après la ménopause et la chute brutale des niveaux des hormones féminines. Ces changements hormonaux chez la femme après la ménopause affectent directement la densité osseuse. En effet, les œstrogènes, hormones féminines, sont des hormones protectrices et sont essentielles à la santé osseuse. Ces hormones baissent rapidement après la ménopause ce qui se traduit par une diminution rapide de la densité osseuse. Plus le capital osseux  ou l’âge de la ménopause sont  bas plus le risque d’ostéoporose est grand .

Les femmes ont un risque plus élevé d’ostéoporose en cas de :

  • ménopause précoce (survenant avant l’âge de 45 ans)
  • hystérectomie (ablation de l’utérus) avant l’âge de 45 ans, surtout si elle associée à une ablation des ovaires
  • une aménorrhée (absence de règles) durant plus de 6 mois en raison d’une activité physique excessive ou d’un régime alimentaire extrême

Chez les hommes, les causes d’ostéoporose ne sont pas bien connues. Il existerait cependant un lien de cette dernière avec la testostérone, hormone mâle qui aide à favoriser la santé osseuse.

Les hommes produisent la testostérone jusqu’à un âge avancé, mais le risque d’ostéoporose est accru chez les hommes souffrant d’une insuffisance en  testostérone (faible niveau de testostérone). Un faible niveau de testostérone peut être causé par un abus d’alcool, la prise de certains médicaments ou stéroïdes anabolisants ou un hypogonadisme.

Les antécédents familiaux

Les prédispositions génétiques de chaque personne jouent un rôle capital sur le risque de survenue d’une ostéoporose. Ainsi avoir un ou plusieurs parents atteints d’ostéoporose ou ayant été sujets à une fracture de la hanche est un facteur de risque avéré.

Les origines ethniques

L’ostéoporose est plus fréquente chez les populations caucasiennes et asiatiques. Ceci pourrait s’expliquer par une différence au niveau de la structure et de la masse osseuse ainsi que par une baisse plus rapide de la densité minérale osseuse après la ménopause.

La ménopause / hystérectomie

La chute hormonale après la ménopause favorise une augmentation du remodelage osseux avec une perte osseuse supérieure à l’ostéoformation. Ceci engendre une baisse de la densité osseuse. Lorsqu’une femme subit une hystérectomie associée à une ovariectomie (ablation des ovaires), le risque d’ostéoporose devient plus élevé en raison de la chute des hormones. Dans les deux situations, l’hormonothérapie substitutive peut aider à prévenir la perte des minéraux osseux. Cependant, son utilisation devient de plus en plus discutée en raison de l’augmentation des risques de cancer et de maladies cardio-vasculaires.

L’hypogonadisme primaire ou secondaire chez les hommes

Pour le développement de la masse osseuse et son maintien chez les hommes, les androgènes jouent un rôle capital. Les hommes ayant un faible niveau de testostérone sont plus à risque d’ostéoporose. Un hypogonadisme aigu peut survenir à la suite d’une orchidectomie (ablation des testicules) pour un cancer de la prostate. Après une telle intervention, en raison de la chute brutale des taux de testostérone, la perte osseuse est rapide pendant plusieurs années.

 

Les facteurs de risque modifiables

L’alcool

Les études ont montré que la consommation de deux verres d’alcool par jour augmente le risque d’ostéoporose et de fracture de la hanche aussi bien chez l’homme que chez la femme. Consommer plus de 4 verres par jour d’alcool double le risque fracturaire. Ceci serait expliqué en partie par l’effet toxique de l’alcool sur la formation osseuse.

Le tabagisme

C’est un facteur de risque reconnu d’ostéoporose. Des études menées auprès de 60 000 personnes au Canada,  aux États-Unis, en Europe, en Australie et au Japon ont montré que le tabagisme augmente le risque de fracture de la hanche de 1,5 fois. Bien que le risque de fracture due au tabagisme augmente avec l’âge, la fumée de cigarette aurait un effet précoce sur les os. Des études réalisées en Suède ont montré que les jeunes fumeurs de sexe masculin, âgés de 18 à 20 ans, présentaient une réduction de la densité minérale osseuse et un risque accru d’ostéoporose à long terme.

L’Indice de Masse Corporelle (IMC)

l’IMC ou BMI est un indice de masse corporelle. Normalement il doit être compris entre 20 et 25. Un IMC inférieur à 19 (signe d’un poids insuffisant) est un facteur de risque d’ostéoporose.

L’alimentation

Une mauvaise alimentation est aussi associée à un risque plus élevé d’ostéoporose, particulièrement lorsque le régime alimentaire est pauvre en calcium. Le calcium est un élément essentiel de la minéralisation osseuse et il est également important pour les muscles et les nerfs. La vitamine D est également essentielle, car elle favorise l’absorption intestinale de calcium. Un apport minimum de 800 UI de vitamine D et de 1000 à 1200 mg de calcium par jour est recommandé en prévention de l’ostéoporose. Des études ont  également montré que l’apport en protéines est important pour la santé osseuse. Les personnes âgées (hommes et femmes) qui consomment moins de protéines perdent plus de densité osseuse que les personnes qui en consomment en quantité suffisante. Les sources de protéines peuvent être variées, animales ou végétales : viande, volaille, œufs, produits laitiers, légumineuses, noix, produits à base de soja.

Les troubles du comportement alimentaires

L’anorexie et la boulimie réduisent considérablement l’apport en calcium, ce qui accélère la perte osseuse. De plus ces troubles de comportement alimentaire peuvent perturber le fonctionnement des ovaires de la femme qui s’arrêtent ainsi de synthétiser les hormones féminines. Une carence en œstrogènes augmente le risque d’ostéoporose après la ménopause. Plus l’âge de survenue de ces troubles est jeune, plus grand serait le risque d’ostéoporose. L’ostéoporose survient chez 35 à 50 % des cas d’anorexie.

L’exercice physique

Faire de l’exercice physique régulièrement réduit le risque de fracture de la hanche. Les femmes qui passent plus de 9 heures par jour assises seraient exposées à un risque de fracture de hanche de 50 % de plus que les femmes qui y passent moins de 6 heures quotidiennes. Ainsi les activités ménagères, les tâches quotidiennes et les activités physiques seraient des facteurs protecteurs contre les fractures de  hanche.

 

Les facteurs de risque secondaires

Les facteurs de risque secondaires sont moins  communs mais ils peuvent avoir un impact significatif sur le risque ostéoporotique et l’incidence des fractures. Ces facteurs secondaires comprennent certaines affections chroniques qui ont des conséquences directes ou indirectes sur le processus de remodelage osseux.

Les maladies chroniques

Certaines affections  chroniques peuvent avoir un retentissement sur le remodelage osseux et représenter ainsi un facteur de risque d’ostéoporose. Ces troubles comprennent :

  • l’hyperthyroïdie (une hyperactivité de la glande thyroïde)
  • l’affection des glandes surrénales (ex : syndrome de Cushing)
  • une insuffisance en hormones sexuelles aussi bien chez l’homme que chez la femme (œstrogènes et testostérone)
  • des troubles affectant la glande pituitaire ou l’hypophyse
  • une hyperactivité des glandes parathyroïdes
  • certaines maladies gastro-intestinales (exemple : maladie de Crohn)
  • syndrome de Kleinfelter
  • la polyarthrite rhumatoïde

Les médicaments

Certains médicaments peuvent avoir des effets secondaires qui fragilisent directement les os ou augmentent le risque fracturaire. Ces médicaments sont :

  • les glucocorticoïdes  pris par voie orale ou par inhalation (pour un asthme ou une maladie rhumatismale)
  • certains immunosuppresseurs (inhibiteurs de calmoduline/calcineurine phosphatase)
  • le traitement hormonal de la thyroïde (L-Thyroxine)
  • certaines hormones stéroïdes (acétate de médroxyprogestérone)
  • les inhibiteurs de l’aromatase
  • certains antipsychotiques
  • certains anticonvulsivants/antiépileptiques
  • le lithium
  • le méthotrexate
  • certains antiacides
  • les inhibiteurs de la pompe à protons

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