La maladie d’Alzheimer

1. Qu’est-ce que la maladie d’Alzheimer ?

Il est fascinant de constater que la maladie décrite par Alois Alzheïmer en 1906, et qui porte son nom, soit connue de tout le monde mais que sa conception soit erronée chez la plupart des gens ; on la rattache souvent à un trouble de la mémoire, ce qui est à la fois vrai et faux.
En effet, sur le plan physiopathologique, c’est une pathologie neurodégénérative, c’est à dire que le cerveau se décompose peu à peu. La première région du cerveau à être touchée est l’hippocampe, responsable de la mémoire, mais in-fine tout le cerveau est détruit, ce qui aboutit à un état de « démence », c’est à dire une perte progressive et totale des capacités cognitives et intellectuelles (donc pas seulement la mémoire).La cause de la maladie d’Alzheimer demeure un mystère. Actuellement, l’hypothèse retenue est celle d’une déficience de la phosphorylation de molécules appelées « Tau » au niveau cérébral qui conduirait à la destruction progressive de neurones. De plus, des dépôts amyloïdes (dépôts de protéines) sont caractéristiques de la maladie. Même si de nombreuses avancées ont été réalisées, on ne comprend toujours pas ce qui détermine l’apparition des symptômes ni leur évolution (1).Aujourd’hui, la maladie atteindrait plus de 47 millions de personnes dans le monde (2).

2. Comment détecter la maladie chez un proche ?

Il faut tout d’abord savoir que cette pathologie ne touche quasi-exclusivement que les personnes âgées de plus de 65 ans. De plus, il existe des facteurs de risque qui favorisent son apparition. Ces facteurs sont tout d’abord génétiques ; c’est à dire que la présence d’un cas de maladie d’Alzheimer dans la famille augmente le risque de survenue chez le reste des membres de la famille. Il existe également des facteurs acquis, c’est le cas du diabète, de l’hypertension ou des désordres vasculaires cérébraux, mais aussi du tabac, de la pollution ou de certains médicaments prescrits en neurologie (3).La présence de facteurs de risque doit donc conduire à une vigilance quant à l’apparition des symptômes de la maladie. Attention tout de même à ne pas devenir paranoïaque et méprendre des symptômes tout à fait normaux pour une maladie d’Alzheimer. Cela vous semblera surprenant, mais avoir tendance à oublier le lieu où l’on a posé ses lunettes ou son portefeuille, oublier la liste des courses à faire ou avoir du mal à retenir le nom des gens est tout à fait anodin et normal pour les personnes âgées !
C’est pour cette raison que les experts ont synthétisé un certain nombre de plaintes mnésiques dites suspectes devant lesquelles il faut s’inquiéter. Parmi elles on peut citer : « j’ai du mal à raconter une émission que je viens de voir à la télévision », « je perds le fil de mes idées quand je parle », « j’oublie rapidement ce qu’on me dit », « j’ai besoin qu’on me répète plusieurs fois les consignes », « j’ai l’impression d’avoir la tête vide ».Si vous constatez ce genre de symptômes chez l’un de vos proches, il faut l’orienter vers un médecin. Celui-ci se chargera d’évaluer avec plus de précision son état cognitif grâce à des questionnaires spéciaux comme le MMSE (Mini-Mental State Examination) afin de faire un diagnostic précis (4). Les résultats sont ensuite soumis à des critères de définition internationaux appelés DSM 5 (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) pour déclarer ou non le patient atteint (5).

3. Comment repousser le développement de la maladie ?

Malheureusement, une fois que la maladie est déclarée, les traitements disponibles ne permettent que d’améliorer les symptômes et la qualité de vie mais il n’existe à ce jour aucun traitement capable d’arrêter la destruction du cerveau (6).
La prévention est donc primordiale pour éviter l’apparition de la maladie ou au moins retarder et minimiser les premiers symptômes de démence. Il faut tout d’abord traiter correctement les facteurs de risque, notamment le diabète et l’hypertension, mais aussi adopter un mode de vie sain avec une nutrition saine et suffisante, une activité physique régulière et une éviction totale du tabac et de l’alcool. Enfin, une activité intellectuelle régulière, telle que la lecture, est fortement conseillée.

4. Comment s’occuper d’une personne atteinte ?

Le suivi régulier et l’accompagnement sont les deux piliers primordiaux pour traiter les personnes atteintes. Le médecin ne fait que prescrire les médicaments adéquats et donner des conseils, mais c’est à la famille du patient et aux structures spécialisées que revient la lourde tache de réintégrer les patients dans la société et leur permettre d’avoir une vie descente et indépendante.
Une fois les symptômes comme la désorientation, l’agitation ou les troubles de l’humeur correctement contrôlés par les médicaments, l’objectif est de faire participer le patient dans les tâches quotidiennes pour ne pas sentir l’impact de sa maladie. Ces tâches doivent toutefois être adaptées à ces capacités. Il ne faut pas hésiter à l’aider, à répéter les consignes ou à les lui mettre par écrit. Un soutien psychologique est primordial, il faut lui montrer qu’il n’y a aucune honte à oublier et qu’il peut très bien gérer cela avec un peu de volonté.
En revanche, il ne faut JAMAIS l’exclure des activités quotidiennes ou le stigmatiser à cause de sa maladie. La détresse psychologique de ces patients est souvent plus grande que leur trouble neurologique.

5. Comment est traitée la maladie en EHPAD ?

En principe, tous les EHPAD sont en mesure de prendre en charge un patient atteint de la maladie d’Alzheimer. Les moyens diffèrent évidemment d’un centre à l’autre avec certains centres qui disposent d’unités Alzheimer spécialisées.
Quoi qu’il en soit, les EHPAD ont l’avantage de rassembler dans un même endroit un personnel pluridisciplinaire (aides-soignats, infirmiers, psychologiques…etc.) formé et habitué à travailler avec des patients de ce type.
Le milieu est conçu pour être rassurant et confortable, les patients ne se sentent plus seuls et affrontent leur maladie ensemble. De multiples activités thérapeutiques, individuelles ou collectives, sont proposées telles que des ateliers de cuisine ou des activités ludiques, des exercices de stimulation de la mémoire, des activités physiques ou encore de la musicothérapie.

 

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Références :
(1) D. Keene, T. Montine, L. Kuller (2018). Epidemiology, pathology, and pathogenesis of Alzheïmer disease. Janet L Wilterdink (Ed.), UpToDate. Waltham, MA.
(2) World Alzheïmer Report 2015: The Global Impact of Dementia http://www.alz.co.uk/research/world­repor t­2015 (Accessed on October 30, 2015).
(3) D. Wolk, B. Dickerson. Clinical features and diagnosis of Alzheïmer disease (2018). Janet L Wilterdink (Ed.), UpToDate. Waltham, MA.
(4) http://www.sgca.fr/outils/mms.pdf
(5) https://www.psychiatry.org/psychiatrists/practice/dsm
(6) D. Press, M. Alexander. Treatment of dementia (2018). Janet L Wilterdink (Ed.), UpToDate. Waltham, MA.

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